Lignes de fuite
3ème symphonie de chambre pour guitare et ensemble (2012)
[ flûte en ut, clarinette en sib, clarinette basse, cor, 1 percussionniste [vibraphone, caisse-claire, tam-tam grave, 5 cymbales (grande, moyenne, aiguë, sizzle, splash), tambour de bois (2 hauteurs), 5 temple-blocks, 3 toms (basse, moyen, aigu)], violon, alto, violoncelle ]
Commande de l’Ensemble Stravinsky
Dédiée à Thierry Mercier, soliste et Jean-Pierre Pinet, directeur musical
Création le 8 décembre 2012 au Théâtre de l’Hôtel de Ville du Havre
Durée : 16’ ca
Non éditée
Lignes de fuite, œuvre pour guitare et ensemble en un unique mouvement, développe les potentialités contenues dans En perspective, trois courtes oeuvres d’apprentissage pour guitare et un percussionniste. C’est un remodelage/brassage d’éléments préexistants et de nouveaux motifs dont le prolongement orchestral se donne à entendre comme un véritable organisme vivant, qui sans cesse évolue, se transforme, absorbe, croît et décroît. Cette particularité de l’écriture - mixte entre une œuvre concertante et une œuvre orchestrale - explique le sous titre de 3ème symphonique de chambre.
Les « points de fuite » de l’œuvre sont les différentes perspectives stylistiques et techniques de cet instrument ancré profondément dont son passé millénaire, et dont le présent est autant populaire que savant. Cette œuvre est de fait caractérisée par diverses techniques et modes de jeux issus des cultures européennes et non européennes qui sont autant de « portes ouvertes » sur d’autres manières de faire sonner la guitare : du classique au jazz, en passant par le ud dans la culture Arabo-persan, l’improvisation et le flamenco.
La forme de l’œuvre - où les variantes/transformations des motifs se propagent dans toutes directions dans un enchevêtrement de lignes de fuite multidirectionnelles - se replie sans cesse sur elle-même. Cette forme que j’appelle « en spirale » contribue à créer un monde sans cesse changeant où les nombreux motifs constitutifs s’entrechoquent, s’entremêlent et s’entrecroisent pour former une sorte de paysage sonore complexe, foisonnant, instable et profondément nocturne. L’écoute de cette œuvre - où rien ne s’installe, ne reste en place et varie sans cesse - implique une sensibilité aux plus infimes et constants changements de couleur, de texture et de densité.