Éloge de l'ombre (2001)
2ème symphonie de chambre pour accordéon solo et 9 instruments
(flûte en sol, clarinette basse, bugle, cor, harpe, marimba, alto, violoncelle et contrebasse)
Commande de l’Etat pour l’ensemble 2E2M
Création le 10 juin 2002 au Théâtre du Trianon à Paris sous la direction de Pierre Roullier.
Durée : 13’
Non éditée
Cette œuvre est le développement des potentialités contenues dans mon œuvre pour accordéon solo Accore d’une durée deux fois moindre.
La caractéristique principale de sa forme est le retour des motifs initiaux de l’œuvre, comme si la musique partait dans une direction, se perdait en chemin, reprenait au début et se développait dans une autre direction, et ainsi de suite.
La cohérence formelle est assurée par un nombre restreint de motifs de caractères opposés, sans cesse variés et présentés dans des contextes toujours différents, contribuant ainsi à l’élaboration d’une musique fantasque, flexible et sensible.
La formation instrumentale contribue à une orchestration riche de couleurs en demi-teintes, sorte de prolongement des caractéristiques du timbre de l’accordéon qui, même fortissimo, n’est jamais éclatant et toujours teinté d’une certaine mélancolie.
Cette œuvre porte le titre du livre éponyme de l’écrivain japonais Junichirô Tanizaki, où celui-ci explique que dans la culture traditionnelle du Japon il n’y a pas de beauté sans ombres, comme par exemple « les couches d’obscurités » d’une laque à la lueur d’une bougie.
Cet éloge de l’ombre est un éloge poétique de la face cachée des choses et renvoie à la « brume doucement sonore » de Claude Debussy ainsi qu’aux œuvres des peintres Morandi et Hammershoi que leurs palettes de « tons rompus » et la simplicité de leurs sujets singularisent.
« Que serait une vie sans les ombres ? »