Melencolia 4ème quatuor à cordes (2024)
Melencolia ( extrait) mesures 42 à 107
Commande du quatuor Lontano, dédicataire
Pauline Klaus, violon - Olivier Robin, violon - Loic Abdelfettah, alto - Camille Renault, violoncelle
Création le 03 mai 2025 à l’Église Notre-Dame de toute grâce (Plateau d’Assy)
Durée : ca 18’. Prochainement aux Éditions Delatour France.
L’œuvre sera incluse dans le CD monographique "L'étoffe des rêves" dont la sortie est prévue au 1er semestre 2026 par la label EnPhase.
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Le titre est emprunté à la fameuse gravure d’Albrecht Dürer Melencolia I (1514) dont « la multiplicité d’éléments symboliques compose un ensemble complexe dont les résonances semblent susceptibles d’interprétations inépuisables et indéfinies ». Il semblerait que cette gravure soit un autoportrait spirituel de l’artiste ayant fait l’expérience des « inspirations d’en haut » et celle également de l’« impuissance » et du découragement. Pour un artiste de la Renaissance, la mélancolie était, entre autres, la conséquence d’être « inspiré » par les influences célestes et les idées éternelles, mais en souffrant d’autant plus de sa fragilité humaine et des limitations de son intellect. (D’après Erwin Panofsky, Saturne et la mélancolie, 1962)
Ma musique est à cette image : toujours changeante, mobile, fluide, contrastée, inattendue, faite de constants retours, ce que je nomme une forme « en spirale et en expansion » où les éléments constitutifs très différenciés se renvoient les uns les autres comme autant de variantes les uns des autres. Cette écriture oscille entre l’extrêmement sensible et le véhément en passant par bien des sentiments tels l’inquiétude, l’apaisement, l’euphorie, l’abattement…
L’œuvre est ponctuée d’un motif apaisant s’apparentant à des chants d’oiseaux. La nature, bien plus qu’un environnement, est notre propre constitution. Source de ressourcement et de consolation à notre condition humaine, ce « là d’où nous venons ».
Dans mon imaginaire, les cordes sont souvent associées au travail de la gravure ou de l’encre d’où se dégage une certaine mélancolie par moindre éclat. Contrairement au quintette à vent - sorte d’orchestre en miniature extrêmement coloré et hétérogène -, de par son homogénéité, le quatuor à cordes serait « en noir et blanc » et demande dans l’écriture un surcroît de détails d’articulations, de modes de jeux, de contrastes... comme le sont les gravures les plus élaborées.


mesures 42 et suivantes enregistrées


